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6 septembre 2010

Elle écrit

SakinehAmnestyInternational

En association avec la revue "La règle du jeu" et "Libération", le magazine "Elle" se mobilise contre la lapidation de Sakineh Mohammadi-Ashtiani. Chaque jour, une personnalité lui adresse une lettre de soutien.

Isabelle Huppert écrit une lettre sensible et qui me touche :
"Chère Sakineh,
En principe, une lettre est écrite pour être lue par son destinataire. on aimerait ête sûr que toutes celles écrites pour vous le soient. On peut craindre que non. On me dit et on m'assure qu'elles le sont par vos enfants. On aimerait qu'elles ne restent pas lettre morte. Puissent ces mots, ces mots enragés, scandalisés, abasourdis, vous arriver dans le silence insupportable des murs qui vous séparent de nous et du monde. Puissent-ils vous apporter à vous et à vos enfants un peu de douceur et d'espoir dans le cauchemar que vous vivez. Puissent-ils, surtout, vous sauver. Résistez sakineh, je vous en prix".

Isabelle Adjani écrit :

«Sakineh, votre nom bat dans mon cœur, et mon coeur bat en vous écrivant. Votre nom est sur toutes les lèvres et se murmurera à faire crever les tympans des juges qui restent sourds aux gémissements des femmes dont vous êtes l’irréductible figure de liberté. Vous êtes la vraie femme, cruellement riche d’une possibilité inédite: celle qui charnellise un sens de la justice qui donne au monde entier un frisson de révolte; celle qui lui arracherait la peau si nous n’étions pas capables de vaincre l’obscurantisme délibéré d’hommes enragés par la puissance de votre existence.

Celle qui vous écrit n’est qu’une actrice française dont la vocation artistique tente de prendre sur elle, le plus humainement possible, les failles et les tourments d’héroïnes souvent tragiques. Elle n’est que l’infime prolongement du “fragment de notre destinée de femme” que vous représentez et de votre refus de ce “savoir mourir” imposé par ceux qui s’obsèdent, au nom d’une ignorance criminelle, à vouloir liquider la magnificence de votre dignité. Ils enragent jusqu’à la folie, ceux-là, à  la seule idée de l’amour – mais oui – qu’il y a dans votre liberté. Je vous laisse, chère Sakineh, vous qui ne nous quittez pas.»

Sonia Rikiel écrit :

«Pas une femme, pas une qui ne pense à vous. Lapidée, arrachée, déchiquetée, le visage comme cible et le corps enterré, les yeux ouverts et les mains ligotées. Imaginez. Imaginez la scène, visualisez, et sa peur, et sa souffrance. Torturée, aujourd’hui. Ça existe. Ça ne se peut pas, et pourtant, si. Demain même, si on ne dit rien. La torture, l’agonie puis la mort publique d’une femme. Au nom de quel foutu honneur des hommes, de quelles fautes, de quelles réparations, de quelle haine ? Ancestrale ? Viscérale, en 2010 ?

Au nom de l’honneur des femmes, les hommes de tous les pays empêcheront cette barbarie. Ils le feront, Sakineh, parce que nous sommes toutes, toutes avec vous.»

A votre tour, envoyez vos lettres pour sauver Sakineh

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